Monstro, Coline

– Comment ça, « ça » ?

T’as dit «  qu’est-ce que c’est que ça »… On t’as jamais appris la politesse envers les visiteurs ?

– Les visiteurs qui se pointent juste à l’heure du déjeuner… c’est pas non plus des modèles de savoir vivre, hein !

Non, ne t’approche pas Melly, il n’a plus qu’une dent, mais on ne sait jamais.

– Ah, m£££z*µ§ ! Jamais on ne m’aurait traité comme ça du temps de ma jeunesse ! Les gens fuyaient sitôt que j’apparaissais… ils abandonnaient tout leur pique-nique sur place sans chercher à discuter, et toi t’es là, à recommander à ta gamine de ne pas trop s’approcher ! Quelle misère !

– Bon, ok, t’es un pauv monstro, mais là, on va passer à table, alors tu dégages, je vais mettre les brochettes à cuire. Et arrête de baver, c’est dégueu !

– C’est que… je peux pas m’en empêcher… Rien que l’odeur… J’ai l’estomac creux, t’as pas remarqué? Non, t’es bien trop occupée à décortiquer tes cacahuètes… Steplait, m’dame, j’ai faim !

– Désolée, mais on a des brochettes pour trois, pas pour quatre !…. …. Bon, je vais voir à la cuisine, si je peux te trouver quelque chose…Des croquettes pour chat  ?  …/…

– Melly, il est passé où, le monstre ?

– Ben…Papa avait pas assez de charbon de bois….