gare

Logorallye Jacques C

Exercice d’écriture : Logorallye / Jacques C.

Mots imposés :

cheminée, soleil, wagon, étang, repos, prairie, vaisselle, plombier, lampadaire, miroir

 

Le retour de Paul

Le train s’arrêta bruyamment à la gare de Geaune, capitale du Tursan.

En ce matin de décembre1918, Paul revenait du front de l’Est.

Il descendit du wagon, identique à celui qui l’avait emporté deux années plus tôt vers la Grande Guerre.

Sur le quai, aucun visage connu ne l’attendait.

Lorsqu’il sortit de la gare, la porte vitrée lui renvoya, comme un miroir, son image, celle d’un homme prématurément vieilli.

Il ne reconnut pas le jeune homme qui était parti, la fleur au fusil, convaincu que quelques escarmouches suffiraient à terrasser l’ennemi.

Dans les tranchées de Verdun, il s’était battu farouchement contre le boche, jusqu’au jour où les gaz l’avaient asphyxié. Les poumons rongés, il ne pouvait plus combattre.

Après quelques semaines d’hôpital, le commandement l’avait affecté dans une unité d’armurerie.

Son rôle consistait à préparer les cartouches des fusils, composées de poudre noire et de plomb qu’il fallait fondre.

Le paysan était devenu plombier.

Ces années de guerre avaient été effroyables. ll avait mérité ce repos tant attendu auprès de sa famille.

Les lampadaires du bourg silencieux diffusaient une lumière blafarde.

Paul avait eu la chance de rencontrer sur le chemin son voisin Félix, étonné de le trouver là.

La carriole emportait les deux hommes, silencieux, sur la route de Sensacq.

Le soleil de ce froid matin d’hiver étalait ses rayons sur la prairie. Le coeur de Paul battait fort dans sa poitrine à l’idée de rentrer chez lui.

A la patte d’oie, il descendit. Après un « adichats » lancé à son voisin, il prit le chemin de la Ribeyre.

Il marcha vers sa maison, là-bas, près de l’étang où ne l’attendaient pas sa mère Maria et sa jeune soeur Berthe.

La fumée qui s’échappait de la cheminée sentait bon le hêtre.

Il s’approcha d’une fenêtre.

A travers la vitre embuée, il distinguait la silhouette des deux femmes.

Rien ne semblait avoir changé. Le chaudron accroché à la crémaillère dans l’âtre, la longue table en chêne, les chaises de paille, la vaisselle disposée sur le meuble en pin, …

Il était revenu à la « maysoun ».

Paul poussa la porte.

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