chers ennemis

Chers ennemis ou amphigouris, Annie

Les vieux enfants, attirés par la lumière noire du lieu, entrèrent en un clin d’ œil tout doucement, à la queue leu leu tous en même temps.
Au fond de la grotte lumineuse, un être vivant cadavérique les attendait impatiemment, très zen.
Les gamins apeurés et pleins d’ enthousiasme, avançaient à reculons, ouvrant en grand leurs yeux clos, se regroupant tout éparpillés… Un bruit silencieux les fit lentement sursauter : un oiseau rampant se dirigeait vers eux en sens inverse.
Sur les parois, tout en bas supérieur, montaient des coulées d’eau limpide noirâtre. Il y faisait un froid caniculaire et il y régnait une atmosphère lugubre et sereine. On pouvait agréablement s’ y sentir en danger délicieux et sécurisant. A droite, bâbord toute, les 7 nains gigantesques encadrant leur  » Blanche charbon » et tout près au loin, se tenaient Prince Charmant épouvantable, ainsi qu’ Alice aux merveilles abominables. Ils y étaient tous magnifiquement hideux, comme dans un très plaisant cauchemar ou un film de science fiction rétrograde.
C’ est alors que retentit un mélodieux tocsin et que tout s’ envola, pesant et aérien.
A l’ extérieur, un père Noël de Pâques, ventripotent et efflanqué, attendait les jeunes enfants entre deux âges avec, devant lui, à distance, une hotte bien remplie… de vide.

Joyeux vilain Noël !!

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