Souvenirs et retour vers le futur.
Nos séances à l’atelier d’écriture le mercredi après midi sont toujours joyeuses et animées même si, depuis vingt cinq ans, les participants ont changé, vieilli bien-sûr et que Didier et Jacques qui, autrefois sautaient à pieds joints sans élan sur leur bureau, se déplacent maintenant en déambulateurs supersoniques…
Laurence s’ endort parfois au beau milieu d’ une phrase et nous la laissons se reposer, elle qui était si dynamique et infatigable à l’époque !
Elle est à présent obligée de parler beaucoup plus fort pour certains de ses séniors dont les sonotones ont besoin d’une révision, eux qui avaient l’ouïe très fine, la mémoire performante, la plume agile, ont bien diminué…
Les enfants de Lauriane et d’Elise, qui l’eût cru ? participent à l’ atelier, nous apprennent les expressions à la mode et nous aident à boire notre tisane, car la maladie de Parkinson a sévi dans les rangs … Qu’ est-ce que ce sera dans quelques années ?
A la fin du cours, chauffeurs personnels, taxis ambulances, viennent chercher tout ce petit monde de super retraités, qui, il y a peu de temps encore, pilotaient leur voiture (dangereusement peut être?)
C’est alors que débute le ballet des déambulateurs, cannes anglaises et autres accessoires dans le brouhaha, la cohue, le grincement des hanches artificielles … Alors que jadis, tout le matériel utilisé était rangé, remis en place, à présent chacun s’extirpe de son siège comme il peut et si possible sans chute.
Les jeunes aident Laurence à se relever de son fauteuil ergonomique et la posent devant son bureau, où elle s’assoupit immédiatement, épuisée par l’ exercice… Elle qui escaladait auparavant les montagnes comme une chevrette !
Qui nous verrait à cet instant, aurait bien du mal à nous reconnaître, nous qui étions si fringants, si agiles autrefois…
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