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L’étole de Gérald, Soizic

Lilian avait toujours aimé prendre soin de son apparence.
Elle avait soigneusement prévu sa tenue pour la fête à l’occasion des 90 ans de Granny.
L’étole bariolée dans les fuchsia et orange complétait à merveille sa robe en taffetas craquant.

Certes un peu voyante, mais si chic !
C’était un cadeau de Gérald.
Pauvre Gérald… Disparaître si soudainement, en pleine gloire et si jeune relativement; quel drame.

Elle savait qu’elle allait s’attirer une remarque de Granny à coup sûr. Se vêtir de la sorte alors que la dépouille de son gendre était à peine refroidie pouvait être vécu comme un peu provoquant.
Liliane devait avoir 60 ans passés, bien qu’il ne soit pas facile de deviner son âge au vu son visage lisse et son cou ferme. On devinait qu’elle avait eu recours à la chirurgie, mais s’était très réussi.

Violette avait déjà fait la grimace en apercevant le reflet de sa mère devant le miroir de son dressing avec l’étole de Gérald.
Elle n’avait jamais trop apprécié son beau-frère, bizarrement.
Il s’était montré jaloux, dès le début de la relation privilégiée qu’elle avait avec sa petite sœur Rose.
Elle se souvenait même de SMS avec des allusions osées. Et puis, ils étaient partis à l’étranger, et il avait fait en sorte d’espacer ses visites. Il l’avait occultée de leur vie, c’est du moins ce qu’elle ressentait.
Alors voir sa mère se pavaner avec son écharpe…non, elle trouvait cela pathétique.

Liliane aperçut par la fenêtre le petit Léo qui courait après un pigeon. Pauvre petit chou orphelin.
Il guettait sa mère qui rentrait de sa promenade matinale le long de la corniche et se précipita dans ses bras au portail.
Rose avait grossi ces derniers temps, elle était un peu boudinée dans sa tenue décontractée, mais qui eût pu se permettre de le lui faire remarquer avec tous les malheurs qu’elle avait subis?
Qu’est-ce qu’elle allait devenir sans son mari ? La pauvre s’était tellement cherchée autrefois avant de tomber sur son pygmalion…. Qu’allait-elle faire à présent qu’elle était de retour en France, sans travail, avec un enfant en bas âge ? On n’en avait pas parlé, mais Gérald l’avait sûrement mise à l’abri du besoin.
Liliane soupira en laissant ses pensées aller au-delà de l’eau de l’estuaire, couleur de terre aujourd’hui, au-delà du phare de Cordouan bien présent à l’horizon… Nulle brume mais un ciel limpide. Un temps parfait.

Gérald lui avait ramené l’étole de New-York où il exerçait le métier de chef d’orchestre.
Quel goût sûr il avait toujours eu ! Elle l’adorait son gendre. Quel gâchis !

Rose entra dans le jardin avec Léo sur ses talons.
Ma chérie, va donc te préparer ! lui lança Liliane par la fenêtre ouverte … Nous devons tous être au Primavera dans une heure !

Le Primavera était un hôtel-restaurant de Saint Palais sur mer établi dans une folie d’une architecture remarquable, bien que disparate, de la fin du XIXème siècle, au sein d’un parc qui donnait sur l’océan.
Granny était amie avec les actuels propriétaires, et la réception serait sans doute somptueuse. Elle faisait toujours les choses en grand.
Une « cousinade » autour de la reine-mère, voilà qui allait la combler d’aise.

Robert entra dans la pièce. Il était très élégant avec son blazer marine et sa chemise blanche. Elle ne put réprimer un sourire de fierté en regardant son mari.

Violette entra à son tour.
– J’hésite entre mon tailleur Pantalon noir et cette robe turquoise qui me va bien au teint.

– Tu seras toujours la plus belle, Vio, susurra Robert en couvrant son aînée d’un regard tendre.

Tous se dirigèrent vers le salon pour s’asseoir et bavarder en attendant que tout le monde soit prêt.

On irait en se promenant le long de la corniche jusqu’au Primavera. Il y avait un quart d’heure de marche en traversant St Palais par la côte par le chemin des Douaniers. Le temps était doux : ni trop chaud, ni venteux, ni pluvieux.

Sur le guéridon, Liliane aperçut une petite boite contenant des cartes de visite. Elle la saisit et ses beaux yeux clairs parfaitement maquillés s’écarquillèrent : « Mme Rose Gilbert, 6 rue du Guet à Bordeaux ».
Rose ne mentionnait pas son nom de femme mariée. Liliane soutint le regard de son mari en lui tendant la boite, les sourcils arqués.
– Elle ne porte même plus le nom de son fils et de son mari ? Qu’est-ce que ça veut dire, Robert ? Tu étais au courant ? demanda-t-elle.

Rose arriva à son tour vêtue d’une chemise d’homme blanche et d’un jean. Liliane ne put réprimer une grimace en tournant la tête.
Certes, Rose devait vouloir cacher ses quelques kilos en trop, mais cette tenue négligée ne la flattait pas du tout.
Violette, elle, avait toujours été charmante avec son teint de rose, ses cheveux blonds-blancs et ses yeux bleus. Rose tenait de son père son teint mat et sa chevelure sombre, qu’elle avait eue luxuriante et souple, aujourd’hui sans éclat, il fallait le reconnaître.

Mais il était aussi vrai que son regard était triste et terni et qu’elle se tenait voûtée. Dire qu’elle avait à peine 35 ans et qu’elle se laissait aller ainsi malgré les épreuves… Granny allait à coup sûr le remarquer et faire une petite pique acidulée dont elle avait le secret.
Son leitmotiv était : « Il faut savoir se tenir quoi qu’il arrive, ma fille. »

– Violette, tu ne vas quand même pas mettre ce tailleur sinistre … On croirait que tu vas au bureau, s’exclama Rose.
– Mais Rosie, enfin, nous venons à peine d’enterrer Gérald, dit Liliane.
– Pfff …ça fait déjà trois mois, on ne va pas porter le deuil toute une année, rétorqua Rose.
– Tu ne voulais quand même pas que je m’immole avec lui, Maman, quand même ? dit-elle brutalement.

Liliane rougit sous le fond de teint.
Rose avait toujours été compliquée, mal dans sa peau. Sauf évidemment pendant son mariage : mais revoici la gamine hargneuse d’autrefois ! Elle décida de ne pas envenimer la situation juste avant la réception de Granny.

Cependant, avec l’arrière-pensée maladroite de changer de sujet, elle saisit la boite de cartes de visite et demanda :

– Ma chérie, est-ce une bonne idée de reprendre ton nom de jeune fille ? A l’école, tu sais que cela va compliquer les choses pour Léo ? Déjà que le pauvre poussin…
– Et toi, avec cette écharpe ridicule …siffla Rose en détournant la tête pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux
– Mais ma puce, c’est Gérald qui… balbutia Liliane.

Soudain, Violette se tourna légèrement pour regarder sa sœur bien en face.
– Rose, pourquoi nous avoir caché que Gérald s’était suicidé ?
La bouche de Liliane s’arrondit et se figea en un rond parfait. On n’entendait plus rien, sauf le chantonnement lointain du petit Léo par la fenêtre ouverte.
Rose ne répondait pas.

– Mais enfin, c’est quoi cette histoire, Violette ? s’exclama Robert en regardant fixement sa fille ainée.
– Sur les réseaux sociaux, j’ai lu des commentaires étranges évoquant une mort volontaire de Gérald, et non un accident, répondit-elle. Est-ce vrai ou pas, Rose ?
Rose baissait la tête et le silence dura une éternité.
– Oui, murmura-t-elle.
Liliane sentait que son maquillage allait chavirer si elle se mettait à pleurer alors elle essaya de se raisonner en se tordant les mains nerveusement.

– Mais enfin, Gérald était un chef d’orchestre mondialement connu et reconnu. Sa vie n’était qu’une succession de réussites, même s’il n’a pas été sélectionné par le Metropolitan de New York…dit-elle. Il venait d’obtenir un contrat à Sydney… Un homme extraordinaire, vraiment…: et si gentil avec toi, ainsi qu’avec nous, d’ailleurs, quand on vous voyait.

Robert entoura les épaules de sa fille affectueusement.
-Je crois qu’il faut que tu nous racontes tout, Rosie, dit-il.
-Oui Rose, pourquoi nous l’avoir caché ? chevrota Liliane.

Rose, tête baissée ne répondit pas tout de suite.
– Vous voyez bien dans quel état cela vous met ! J’ai pensé que pour Léo, ce serait encore plus difficile.
Violette rétorqua:

-Mais tu sais bien que les rumeurs vont vite, la preuve. David Bergen a écrit que Gérald s’était jeté par la fenêtre du 8ème étage…Nos potes Lola et Fred n’ont pas compris que je ne sois pas au courant !
– Liliane se précipita pour serrer sa fille dans ses bras : Ma puce chérie…
– Laisse-moi Maman, dit Rose en la repoussant, tu sais bien que je déteste ces léchages de museau.

Liliane retouma s’asseoir en reniflant et en se tapotant le nez et les yeux de son mouchoir roulé en boule.

-Rosie, sois gentille avec ta mère, réalise quel choc représente cette nouvelle pour nous ! dit Robert. Mais pourquoi donc a-t-il voulu se tuer ? Ajouta-t-il

Rose souffla entre ses dents d’un air exaspéré.
-Et le choc pour moi, non ?
– Tu te doutais bien que cela aurait fini par se savoir !

-Mais comment un être aussi sûr de lui a-t-il pu commettre un acte pareil ? demanda Violette.
-Un homme si prévenant, si brillant, si adorable, ajouta Liliane.

-Avec toi, avec vous, certainement ! s’exclama Rose.

– Comment ça avec nous ? Avec toi, il était différent? demanda Robert, interloqué?

Rose poussa un long soupir las.
– La vérité ne va pas vous plaire, je le crains, dit-elle.

Rose les dévisagea les uns après les autres en s’attardant sur le visage charmant mais un peu ravagée par les larmes de sa mère.
-Vous savez combien j’étais folle de Gérald On s’est rencontrés à Paris chez Lola et Fred il y a longtemps. Il était le phare de la soirée.

Gérald Tomby, le fameux chef d’orchestre, monopolisait l’attention de tout le monde. Il était dans la cinquantaine à ce moment-là, mais irrésistible et séduisant, grand, le teint hâlé.
Son sourire était un de ces traits remarquables avec ses grands yeux bruns doux.
Je l’ai observé toute la soirée, mais jamais je ne lui aurais adressé la parole : qu’aurais-je eu à lui dire ?
Lui raconter mes journées de vendeuse à la Biocoop ? Non, d’ailleurs au début, je n’étais pas attirée par lui : trop vieux, trop bling-bling pour moi.

– Et puis, par hasard, on est partis en même temps et on a marché jusqu’au métro. Chacun est reparti vers sa vie et je n’y ai plus pensé.

Des semaines plus tard, voilà que par hasard, je tombe sur lui au magasin. Il y faisait quelques courses. Je l’ai reconnu tout de suite ; il avait une telle allure !
Il avait une telle classe! dit-elle amèrement.

Lui a fait semblant de me découvrir au magasin, et d’en être surpris. J’ai appris après par Lola qu’il l’avait harcelée pour avoir mes coordonnées.
Nous avons échangé sur les produits de la Biocoop. Au moment de payer, il m’a invité à boire un verre après ma journée.
J’ai un peu hésité car c’était très inattendu, et j’aurais voulu me pomponner un peu pour paraître à mon avantage, mais il a insisté

On s’est retrouvé dans un petit bar du quartier.

Il m’a fait parler de moi en me regardant avec bienveillance, c’était très étonnant…. J’ai été profondément troublée de son intérêt et j’ai commencé à le voir différemment. Moi qui m’était toujours cherchée, dévalorisée, j’ai pris confiance au travers des yeux de cet homme. Je suis tombée amoureuse.

Vous connaissez la suite, nous nous sommes mariés. C’était un rêve éveillé. Nous sommes partis à Prague où Gérald venait d’être nommé au Stavovské Divadlo, puis à Boston, et enfin à New-York.

Je suis rapidement tombée enceinte de Léo…. ma vie prenait un sens.
Gérald était adorable avec moi, aux petits soins. Je ne travaillais pas, mais je m’occupais du bébé, et Gérald m’a incitée à prendre des cours de chant lyrique.
Il avait décrété que j’avais une belle voix, et on peut dire que, venant de lui, c’était flatteur. Il m’a recommandé auprès d’une professeure de chant réputée, de sa connaissance.
Mais tout ça n’a pas duré.

Rose baissa la tête et se tordit les mains douloureusement.
– Il me disait que je devais prendre davantage confiance en moi, faisant semblant de m’encourager, puis me demandait d’arrêter de le saouler avec ma voix de crécelle.

Il se reprenait tout de suite, en me disant que je n’avais pas bien compris, qu’il n’avait jamais voulu dire cela, que c’était à prendre au deuxième degré…que c’était pour mon bien.

Il soufflait le chaud et le froid constamment. Un jour, on se préparait pour un diner chez des relations, je portais une robe qu’il avait lui-même choisie et qui me mettait en valeur, au moins je le pensais.
Au moment de sortir, il m’a regardée des pieds à la tête : cela m’a fait trembler littéralement, car je pressentais ce qui allait arriver….
– Tu es magnifique ma chérie, vraiment : cette robe te va à merveille… Une vraie femme du monde à présent… Quand on pense comment je t’ai trouvée.

Je retenais mon souffle.

-Je vais te demander une faveur. Ce diner est important pour moi, tu sais que tout le monde me connaît et m’attend au tournant. Certains, je t’assure, voudraient tant voir trébucher le grand chef Gérald Tomby…

Donc…tu ouvres la bouche le moins possible, je t’en prie, tu es capable de débiter tant d’inepties ! dit-il en soupirant.

Et il m’a tourné le dos pour m’aider à enfiler mon manteau.
– Tu ne vas pas pleurnicher en plus ? Tu vas être rouge et bouffie. Tiens-toi donc un peu !

Gérald a été le clou de la soirée, badé par toutes ces vieilles peaux pleines d’argent et de certitudes qui devaient penser que j’avais bien de la chance d’avoir un tel mari !

Liliane s’approcha de sa fille et murmura: – Mais pourquoi tu ne nous a rien dit ? Ce n’est pas possible!

Rose releva la tête brusquement :
– Tu vois bien ! Tu ne m’aurais pas crue ! Tu l’adorais ! Tout le monde l’adorait ! cracha-t- elle.

Elle se cala dans son fauteuil et poursuivit son récit :

-J’étais désespérément seule : je n’arrivais plus à réfléchir. Il était inimaginable de le quitter, je n’avais rien, ni travail, ni argent, ni amis, et il y avait Léo …. Personne ne m’aurait comprise. Gérald ne s’énervait jamais, même proférant les pires horreurs. Moi, j’étais perdue, j’ai pensé maintes fois au suicide comme la seule échappatoire. J’étais détruite.

Avec lui, je perdais les pédales, il me faisait sortir de mes gonds, mais je retournais la rage contre moi-même. A un moment, j’ai compris que je le haïssais, et que j’aurais été capable de le tuer.

Rose, tout de même, ne dis pas une chose pareille, pauvre homme ! s’écria Liliane.

Rose dévisagea sa mère dans un regard plein de haine.

– Continue, dit Violette, en rapprochant son siège de celui de Rose.
Un soir, il avait son air des mauvais jours, poursuivit Rose, il s’était servi un whisky sans glace. Quand il buvait, il était encore plus glacial et cruel.

– Tu vas continuer le chant? me lança-t-il…Parce que là, je trouve que tu stagnes. Tu avais un petit don au départ, mais honnêtement, tu n’as pas assez d’ambition ni d’exigence. Je t’ai introduite auprès de Macha, qui est une pointure dans le milieu, mais cela me fait un peu honte quand je t’entends.

Cela sert à quoi de s’accrocher ?
– Ce n’est jamais suffisant avec toi, me défendis-je en me levant brusquement.
– Oui, c’est vrai, je demande autant des autres que j’exige de moi-même, dit-il me tournant le dos devant la fenêtre ouverte.

Je me rapprochais de lui. Il se retourna, verre à la main, avec un air presque malicieux.

-Tu es vraiment une gourde sans envergure, ma pauvre petite chérie. Je me demande même si tu es capable d’élever mon fils.

Son regard était celui de Léo.

– Alors là, j’ai vu rouge …, et je l’ai poussé dans le vide. Il est tombé du 8ème étage sans un cri.

Liliane ne pleurait plus et gardait son mouchoir roulé en boule sur sa bouche en dévisageant sa fille.
-Ce n’est pas toi qui as fait ça ? balbutia Robert. C’est un meurtre !

– J’ai appelé les secours, continua Rose d’une voix monocorde. Il y a eu une petite enquête, mais comme à ce moment-là, Gérald rencontrait des difficultés au Metropolitan, avec des accusations de harcèlement sur des musiciennes, il n’y a pas eu de suite.
Le silence tomba.
Liliane était enfoncée dans son fauteuil, elle avait pris dix ans.
Robert avait le regard dans le vide. Il se ressaisit :
– Crois-tu qu’on va pouvoir vivre avec ça ? dit-il sourdement.

Violette se leva avec précipitation :
– Stop ! Tout le monde va oublier cette histoire qui ne sortira pas de cette pièce. Ce qui est fait est fait. Pensons à Léo.
Un long silence tomba. Personne ne bougeait ni ne se regardait.

Liliane s’ébroua soudain et passa sa main dans ses cheveux
– Oui, Violette a raison, nous ne pouvons plus rien faire à présent, dit-elle.
Il n’y a aucune preuve d’ailleurs, n’est-ce pas Rosie ? demanda t-elle à sa fille.- C’est un terrible accident, et voilà tout. Inutile d’en rajouter, n’est-ce pas Robert ?
Robert resta coi tandis que Rose était toujours plongée dans ses pensées.

-D’ailleurs, Granny doit nous attendre à l’heure qu’il est, ajouta Liliane.
Robert, va chercher mon manteau!
– Rose, tu vas te passer le visage à l’eau avant de partir, ajouta-t-elle.
Elle avait retrouvé toute sa superbe et arrangea son étole devant la glace du salon.

Léo déboula dans la pièce en criant : «Maman, on y va?».
Rose esquissa un sourire triste en prenant le petit garçon dans les bras et en embrassant sa nuque en sueur.
– On y va mon Léo, on est partis ! dit-elle doucement.

La famille se mit en mouvement et se dirigea vers la porte de la maison. Quelques minutes après, le petit cortège marchait sur la corniche en respirant l’air iodé de l’estuaire.

Liliane, au bras de son mari se retourna soudain vers lui. – Une belle journée, tout de même, Robert, non ?

Robert marmonna, sans souci d’être entendu, en souriant d’un air désabusé :
– Je n’aimerais pas être Dieu au Jugement dernier, nom d’une pipe !

Sans avoir entendu la réponse de son mari, elle murmura : Quel égoïsme de la part de Rose, tout de même de me raconter cela aujourd’hui !

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