heron

Si j’étais un oiseau, Laloïse

Si j’étais un oiseau, je serais un héron, un héron bleu.

Un grand échassier un peu gauche au plumage azur, nuisible pour certain.

Mais tellement majestueux quand il vole… Aux cris rauques et au nid si haut.

Je reviendrais un peu avant le printemps, volant au dessus des bords de Garonne, jusqu’à

l’embouchure d’une rivière.

Peut être à la recherche d’un amour perdu à la fin de l’automne.

Ça y est, voilà, je sens les embruns, cette odeur iodée dans la fraîcheur du soir. Le reflet

des arbres sur l’eau. J’aime ces couleurs bleutées et ces jeux de lumière sur l’eau.

Regarder le soleil descendre doucement vers l’horizon boisée.

J’entends les claquements de becs de mes semblables provenant des cimes, tout près

Il y a toujours ces étranges cabanes carrées aux pieds envasés, sur les berges. Quelqu’un

m’a dit un jour que des hommes pêchaient ici, c’était il y a longtemps, il n’y a plus de

poissons et les pêcheurs sont partis. Mais les cabanes sont restées, souvenir d’un passé

lointain et oublié.

Quand l’été arrivera, c’est près d’un lac doré et cher à mon coeur, plus loin dans les terres

que je m‘envolerais.

Je partirais écouter le bruits des insectes qui chantent tout le jour et toute la nuit.

Et les pattes dans l’eau, grouillante de vie, je retrouverais les grenouilles coassantes et

vertes. Les libellules bleues… Une brise légère soulèvera mes plumes, ébouriffant ma crête.

Peut être le retrouverais-je, tenant fermement un poisson toujours semblable à mes souvenir

ou peut être un peu plus vieux. Je le verrais, l’observerrais cachée dans les hautes brandes

et les roseaux. Invisible à ses yeux, immobile comme une statue de marbre. Avant de

reprendre mon envole à la fin de l’automne pour un nouveau et long voyage vers des terres

étrangères. Y attendre la fin de l’hiver. Tapon tapon..

Si j’étais un oiseau…

Laloïse.

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