L’arbre au printemps, Annie

Depuis quelques jours la pluie a cessé, je sèche et commence  à me sentir à l’ étroit dans mon vieux tronc tout ridé et parcheminé !
La circulation de ma sève a débuté, je l’ ai perçue par les picotements, les irritations qui montaient de mes racines gorgées d’ eau et qui grimpaient Jusqu’ en haut de mon tronc, puis se ramifiaient le long de mes branches nues. Si j’ avais pu , je me serais gratté jusqu ‘au sang ! Mais je suis resté stoïque, à allonger  mes branches, à m’étirer silencieusement et à ressentir ce bouillonnement dans mes artères. Le soleil me tape sur la tête depuis peu, tous les printemps c’est la même chose, je devrais y être habitué, vieil arbre rabougri que je suis !
Ça me chatouille, plus ou moins fort, ça me gratouille et je dois supporter ! D’ici peu, les bourgeons sortiront de tous côtés  et moi, je serai bien soulagé !
Une véritable révolution s’ opère et  me chamboule les sens… Imaginez une cocotte minute sans soupape… voilà où j’ en suis ! Ah ! Ça y est ! Une minuscule verrue est apparue  tout au bout de ma branche droite puis une autre, des bébés qui, bien nourris, vont se développer, vous donner une petite teinte vert tendre  de printemps, puis de minuscules feuilles qui ne tarderont pas à vous apporter ombre et fraîcheur au moment voulu, qui danseront sous le vent, s’agiteront et abriteront toute une colonie d’ oiseaux.
Bon, je m’ emballe un peu…
En attendant, je sauterais bien sur place tellement la plante des pieds me démange !

Annie