LA MER
J’ai roulé toute la journée, sans arrêt, pour la voir, juste avant qu’elle noie le soleil ! Les années de ma pauvre vie à l’imaginer, sans jamais la toucher. Et puis ce soir, ça y est, elle est là, à mes pieds et mes larmes se mêlent aux vagues. Je suis éblouie ! Mon cœur bat la chamade ! Je suis libre après des décennies d’enfermement !
Je m’avance peu à peu à travers l’écume. Je sens la liberté dans chacun de mes pas et cela me pousse à y entrer jusqu’à la taille. Le soleil tombe doucement, le vent se lève. Un vrai temps de novembre, où mon cœur refroidi se morfond dans les vagues, elles aussi froides. Mes larmes s’envolent au gré de la brise automnale, mon cœur se calme d’un coup, je manque de perdre l’équilibre. Je fais alors un pas en arrière, comme pour me rassurer et je me laisse admirer l’horizon. Je suis seule, même les coquillages se sont réfugiés sous le sable, la nuit ne va pas tarder. Un froid glacial m’envahit. Je me sèche et je remonte dans ma voiture. Je dois déjà la quitter, la mer, l’unique chose qui me comprend. En essuyant de mes doigts rouges une ultime larme, je sens du sel sur ma joue. Je regarde une dernière fois la mer, elle m’a dit au revoir.
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