migraine

Jonathan, Annie

Jonathan a une migraine carabinée, un véritable étau lui enserre le crâne et ce policier qui n’arrête pas de lui crier dessus, de l’assommer avec ses questions auxquelles il ne comprend rien…. Et la mémoire qui ne revient toujours pas!!
Il irait bien prendre une douche pour se rafraîchir, mais ce n’est pas pour tout de suite, ce policier n’est pas décidé à le lâcher !
Il se souvient juste d’être allé à la soirée d’anniversaire de son copain Vincent… ça a dû dégénérer en bagarre car il a une énorme bosse au sommet de la tête et surtout une mare de sang sur sa chemise, sa plus belle chemise… Comment rattraper ce gâchis ? Il demandera à sa grand mère plus tard… pour l’instant, il faut se sortir de cette ornière !
Et l’autre, en face, avec ses yeux globuleux qui l’assaille de questions saugrenues, comme s’ il se souvenait du déroulement de la soirée… Le policier lui laisse même entendre qu’il aurait agressé quelqu’un, lui le pacifique, le non violent ! S’il a blessé quelqu’un, c’ était certainement pour se défendre ou défendre une jolie dame… Il demanderait bien un Doliprane, un verre d’eau, une cigarette… mais peu de chance d’ obtenir satisfaction ! Monsieur « Pitbull » en face, qui hurle et lui envoie ses postillons et ses microbes à la figure, n’ est pas disposé à lui être agréable !
« Arrêtez  de me prendre pour un imbécile ! On a des preuves ! »
« Mais, de quelles preuves me parlez vous ? Je n’ ai aucun souvenir de la nuit dernière, en quelle langue faut il vous  le dire ? »
« Oh ! Ne faites pas le malin, tout ça va vous coûter très cher ! »
« Mais que me reprochez vous à la fin ? Si ça se trouve, c’est moi qui ai été agressé… Je vais peut être tomber dans le coma à cause d’ un hématome intra-crânien ! J’ ai une énorme migraine et une de ces bosses, là haut, regardez… »
« Et mon collègue, l’ agent de police que vous avez expédié à l’hôpital, lui a des  raisons de se plaindre ! Nez cassé, côtes fracturées, multi-hématomes…( repostillons) Faites donc l’ amnésique ! Vos copains de beuverie seront peut -être plus bavards ! En attendant, on va vous faire regagner la cellule où vous retrouverez certainement la mémoire ! »
Flageolant, proche du malaise, Jonathan est reconduit en cellule où il s’affale lourdement. Dormir, dans le silence, loin des cris et vociférations de l’ inspecteur de police, c’ est déjà le paradis ! Serait  il victime d’une erreur judiciaire ? « Je vais bien avoir droit à un avocat puisque je semble être en garde à vue… ma femme doit s’inquiéter ! Mais qu’est ce qui s’est passé ?  »
C’ est alors qu’un homme en civil se présente devant la grille de sa cellule, c’ est un médecin qui vient l’examiner. Après l’ auscultation, on lui apporte de l’eau et un antalgique. Il n’ a qu’ une légère commotion lui a dit le médecin. Il s’ allonge sur le banc en bois très inconfortable et s’endort, rapidement soulagé.
Ce sont des cris perçants, voix féminine familière qui le réveillent : c’est Coralie, son épouse, qu’on extrait au loin  d’une autre cellule, en vue d’être interrogée. Très énervée, elle insulte les gardiens, et, en passant devant la cellule de Jonathan, le voyant dans cet état, elle s’exclame : « Ne t’ inquiète pas, tu vas bientôt sortir de là, je vais tout raconter ! Mais, lâchez moi, je ne vais pas m’envoler ! Vous allez entendre parler de nous, Je vais porter plainte ! « Ses cris se perdent en échos dans les couloirs. Jonathan n’ a jamais vu sa femme dans un tel état d’ agitation, il s’ interroge vraiment. Petit à petit, ses souvenirs refont surface : il était responsable de la sono lors de la soirée d’ anniversaire de Vincent, la fête battait son plein, ambiance survoltée, champagne coulant  à flots, tous les invités bien gais chantaient et dansaient une « chenille » endiablée dans les allées du jardin. Des lampions, des ballons colorés avaient été disposés et accrochés ça et là, un appétissant buffet avait été dressé dans le salon, les portes fenêtres grandes ouvertes sur la terrasse surplombant le jardin. Jonathan avait progressivement monté le son, gesticulant et se prenant pour un DJ professionnel…Tout à coup, deux policiers, alertés par des voisins non invités et rancuniers, avaient fait irruption dans le jardin, dans le but  de mettre un point final à la fiesta ! Au grand regret des convives et surtout de Jonathan qui avait riposté en mettant le son au maximum ! Le grand policier, bien énervé, avait saisi sa matraque et menacé Jonathan qui persistait à jouer les rebelles. Un coup de matraque sur le crâne l’ avait brutalement terrassé et depuis c’était le flou ou plutôt le trou noir ! Ce qu’il ignorait, c’est que Coralie, s’apercevant qu’on s’en prenait à son mari adoré, armée d’une bouteille de champagne pleine, avait cogné, telle une tigresse en colère, cogné et recogné sur le policier totalement désemparé par tant de violence  féminine. Le nez explosé, il s’était effondré sur Jonathan, maculant sa chemise d’ un flot de sang groupe O+. Pendant ce temps, son collègue, battait en retraite pour appeler les renforts qui arrivèrent en nombre et sous le son mélodieux des sirènes et calmèrent tout ce petit monde…
Et la fête fut terminée au commissariat de police pour Jonathan, Coralie et Vincent, organisateur de cette mémorable soirée. Plus tard, on libéra Jonathan, un avocat apporta sa précieuse aide à Coralie qui écopa d’ une amende…. amère, d’ un grand sermon et de travaux d’intérêt général. Jonathan sauva sa pauvre chemise grâce au remède de sa grand mère et un peu d’eau oxygénée, il fit des excuses, envoya des fleurs au policier blessé… et fut très fier de sa femme et de l’amour qu’elle lui portait ! Néanmoins, il évita par la suite de l’agacer ou de lui chercher querelle, connaissant mieux son caractère volcanique et ce qu’ elle était capable de faire !

Annie

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