printemps

Ce printemps là, Annie

Ce printemps là

Il est arrivé d’ un seul coup et bien à l’heure, apportant avec lui une explosion de couleurs, du vert tendre dans les haies, dans les saules pleureurs d’ abord, puis dans tous les arbres et arbrisseaux. Dans mon lilas, de gros bourgeons sont apparus ainsi que dans mes rosiers »Pierrot de Ronsard »!Après les violettes de février, il y a eu les primevères…
Les chaises longues ont fait leur sortie sur la terrasse,en même temps que le soleil…

Il faisait très frais certains matins et chaud ensuite lorsque  le soleil était haut.On n’ entendait que  le gazouillis des oiseaux, pas de circulation, ville endormie, ville morte, arrêt sur image. Heureusement, le téléphone sonnait encore, contrairement à la sonnette de la porte d’entrée…
Les batteries se rechargeaient sous un ciel uniformément bleu. Il flottait dans l’ air, de la gravité, de la solennité, une impression de moment historique…
Les liens se resserraient  via les réseaux  sociaux et le  téléphone, vive la technologie ! C’était l’occasion de prendre des nouvelles des uns et des autres, de rattraper  un peu de retard et de négligence.
Les infos étaient alarmantes, la catastrophe arrivait , déferlant telle un tsunami… Alors que régnait un grand calme, sur ma rue, ma ville. Calme  trompeur, annonciateur d’ un grand désordre?
Chacun se réfugiait dans l’ action pour éviter de penser : ménage et rangement dans les maisons, nettoyage des jardins, tri des papiers administratifs. Tout  pour ne pas céder à l’ anxiété, s’occuper les mains et la tête alors que la vague sournoise et destructrice nous menaçait…
Et me revenant en mémoire ce mois de Mai 68, ces trois semaines de « vacances » passées sous  un soleil splendide : lecture ou rêvasserie, le nez  dans les nuages pendant que mon père, l’oreille collée en permanence au transistor, nous prédisait « la guerre civile », »l’anéantissement de la planète » et autres  bonheurs, nous faisions  du vélo, retrouvions nos copains, insouciants ,sachant cependant, que nous vivions un grand moment.
Là, c’ était différent, ordre de se calfeutrer, menaces de sanctions, d’ amendes , d’emprisonnement, confinement, alors que ma petite voisine de 4 ans  persistait à chanter à tue-tête : »Libérée, délivrée » !!
L’ennemi invisible  rôdait, ricanant sous cape, voulait nous monter les uns contre les autres alors que c’ était plutôt le  moment ou jamais d’ être solidaires, organisés, vigilants, il était   là ,  le  printemps insolent, nous réchauffant le corps et le cœur et nous imposant  la sagesse, la discipline, la patience, l’espoir aussi et surtout le goût du moment présent !

Annie

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