Le vieux Léon à qui personne ne peut donner d’âge, vit seul en lisière de forêt. Après ses deux courses habituelles du matin, il se hâte de s’ enfermer chez lui, ferme ses volets puis va vite se coucher . En effet, Léon vit la nuit,dort le jour, il ne rencontre personne car, lui, c’est à la nuit tombée qu’il part dans la forêt…
On ne lui connaît aucune famille, aucun ami, c’est un ours, un asocial qui ne compte que sur lui même !
Il passe toutes ses nuits, par tous les temps, à arpenter la forêt, sa gibecière en bandoulière, son vieil imperméable sur le dos. Des gamins ont remarqué son manège et ont tenté en vain de le suivre, car Léon marche très vite et connaît bien toutes les cachettes, pour échapper à ses poursuivants !
Au petit matin, il rentre chez lui, par la porte du cellier à l’ arrière de sa maison, la gibecière bien lourde. Peu après, douché et changé, il part faire ses achats au village, puis rentre sans avoir parlé ou salué qui que ce soit, perdu dans ses pensées et seul au monde.
Léon est un mystère pour le village, pourquoi se renferme t il toute la journée ? Qu’ a t il donc à cacher ??
Deux matins de suite, Léon ne se montre pas en ville : le maire, alerté, envoie le serrurier, un gendarme et deux pompiers chez Léon .
Dès l’ entrée, les quatre hommes manquent suffoquer tellement l’ odeur de formol et autres produits chimiques est forte et oppressante ! Et pour cause : les murs du couloir sont recouverts d’animaux empaillés, embaumés, bref, bien morts et pourtant vous suivant du regard, surveillant tous vos gestes… comme bien vivants !
Léon est allongé dans son lit, sans vie. Sa chambre est remplie de têtes de sangliers, chevreuils, cerfs… Des lièvres sont accrochés sur tout un pan de mur, prêts à se jeter sur vous !
Les autres pièces sont également tapissées de bestioles naturalisées et apparemment, c’est dans l’ arrière cuisine que se trouve le » laboratoire » de Léon, avec sur la paillasse, nombreux bidons ornée de têtes de mort, ainsi qu’ une collection de couteaux bien tranchants, des scies, un bocal de billes de verre, des outils d’ usage indéterminé…Tout est bien à sa place, tout est propre, aucun mur n’ a été épargné, aucune surface libre, du beau travail !
Les quatre hommes, au bord de la nausée et en apnée depuis leur arrivée, sortent prendre l’air, préviennent le maire qui arrive, essoufflé, pour découvrir cet étrange musée…
Il ne restait plus aucune place de libre pour la moindre belette ou petite souris grise !!
Sa mission enfin accomplie, Léon s’était couché pour un repos éternel, bien mérité !
Le maire,effaré, se demandait ce qu’il allait pouvoir faire du trésor de Léon…
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