Je l’ai déjà racontée à l’atelier mais impossible de résister au hors sujet du jour,pour vous raconter ma première rentrée scolaire !
Nous avions emménagé dans une nouvelle maison un samedi de printemps. Je me souviens de mon émerveillement devant la grille verte et surtout, le magnolia dans la cour. C’était dans un petit bourg animé, tout était nouveau pour moi et dès le lundije devais faire mon entrée à l’école. J’étais curieuse et impatiente d’apprendre à lire et écrire, compter ne m’importait pas autant !
J’avais à peine 5 ans, haute comme trois pommes, une jolie blouse rouge avec des fleurs blanches brodées sur les poches, un cartable rouge avec dedans, tout le matériel requis, ma coupe de cheveux au carré, impeccable et… mon collier de scoubidous !
A l’arrivée à l’école, on me regardait avec curiosité, j’étais la seule « nouvelle ». L’institutrice en poste était absente ce matin là et c’était une remplaçante débordée qui s’occupait des deux classes. Pas trop de temps à accorder aux petits, elle m’avait installée à côté d’Alain, très gentil, du même âge que moi, première déception ! Alain habitait dans une ferme et je trouvais qu’il ne sentait pas très bon… J’aurais préféré être avec une fille, pour papoter certainement ! Nous avions reçu l’ordre de dessiner ce qu’on voulait et surtout ne pas faire de bruit. J’avais trouvé le temps très long, j’observais les autres qui dessinaient avec application » sans dépasser ! »
Bref, on n’apprenait rien ! Rien de rien !
Profitant de la récréation, garçons d’un côté, filles de l’autre, la maîtresse au milieu, j’avais remis tous mes » outils » dans mon petit sac rouge et discrètement ouvert le portillon donnant sur la place aux tilleuls et sur la liberté !
Cent mètres à parcourir, la nationale à traverser. Et hop, la grille verte ! Retour maison !
Et stupéfaction, (encore une fois!) de ma mère…
Elle même se souvient bien de cet épisode de rébellion et de ma décision mûrement réfléchie : « C’est fini, je n’y retournerai plus, on ne fait rien ! « Manu militari, retour à l’école malgré mes larmes, accueil chaleureux, on m’attendait avec des gaufrettes… Je déteste depuis les gaufrettes !
J’avais été repérée et dénoncée par une » grande » qui, affolée, était allée dire à l’institutrice : »la petite rouge s’est sauvée ! »
Bon, la suite s’est mieux déroulée, j’ai appris à lire vite, très très vite, compter… Doucement, j’ai eu des copines très gentilles pour jouer aux recréations.
Mais je revis cette déception chaque fois que j’y pense et la conclusion que, finalement j’étais aussi bien chez moi ! On m’avait tellement vanté l’école, tout ce que j’allais apprendre et découvrir pour en fait, atterrir à côté d’un garçon (qui 10 ans après ne sentait pas si mauvais que ça !) et dessiner toute une matinée.
Ça ne cassait pas trois pattes à un canard !
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