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FATHER AND SON, Maëline & Didier

Le corps d’une jeune femme morte gît sur les rochers qui bordent la plage du Bureau à St Palais.

Elle est allongée sur le dos, vêtue d’une robe longue violette toute déchirée, trempée d’eau de mer et tâchée par le sel.

Ses cheveux bouclés sont châtain foncé et son visage est couleur caramel.

Sa figure est couverte de plaies et de griffures, avec une large plaie sur le côté de la tête.

Dans une poche de sa robe on trouve une lettre toute chiffonnée et un passeport.

La lettre est illisible mais l’enveloppe mentionne une adresse en Angleterre.

 

L’inspectrice dépêchée par le commissariat de police de Royan est une jeune femme brune d’allure sportive, vêtue d’un jean ajusté et d’une parka. Maëline Lemoine est âgée de 28 ans, c’est la première fois qu’elle enquête sur une affaire aussi importante. Il faut dire qu’une épidémie de grippe fait des ravages parmi ses collègues et que le Commissaire n’avait guère le choix.

Elle est officieusement accompagnée par son oncle Alain Blanchard, ancien magistrat en retraite qui s’ennuie un peu et est tout heureux d’aider sa nièce. à la demande du Commissaire dont il est un vieil ami.

Grâce au passeport, la victime est tout de suite identifiée : Il s’agit de Anna Johnson, de nationalité anglaise.

 

Des premières informations recueillies, il ressort que la victime a été découverte au petit jour à 6h  du matin par un ancien militaire un peu insomniaque qui promenait son chien. Selon lui, le corps a été laissé sur les rochers par la marée descendante.

La police scientifique ne tarde pas à arriver pour procéder aux   relevés d’indices prendre les photos habituelles avant l’enlèvement du corps.

Il faut dire que le maire de la commune a mis la pression car il est préférable de ne pas présenter ce triste spectacle aux touristes qui ne vont pas tarder à venir se promener sur la plage.

L’enquête de voisinage peut alors commencer : deux voisins dont la villa donne juste sur la mer ont entendu un bateau se rapprocher du rivage vers minuit pour retourner au large peu de temps après.

Les hôtels et les loueurs professionnels ayant été interrogés, il apparaît que la victime ne séjournait pas à St Palais.

Heureusement, Alain Blanchard connaît le responsable de la capitainerie de Royan. Il réussit donc à obtenir des informations sur le plan de navigation dans la région vers l’heure de minuit.

Deux bateaux ont été repérés sur la zone : le premier est un petit chalutier revenant au port de Royan avec sa cargaison de soles de la nuit. Le second navire identifié, qui retient l’attention des enquêteurs s’appelle « le dolphin »

 C’est un petit yacht appartenant à Sir Hollybrain résidant dans la banlieue de Londres.

 

Durant leur enquête au bord de la plage, Maëline éprouve le sentiment d’être épiée par un jeune homme qui les suit à distance.

Rentrés au Commissariat de Royan ils reçoivent un premier rapport du médecin-légiste. :

Les poumons de la victime étaient remplis d’eau, elle est donc morte de noyade après avoir reçu un violent coup porté au moyen d’un objet contendant sur le côté droit de la tête. Un examen plus approfondi  permettra de compléter ces premières constatations..

La victime étant à priori inconnue à St Palais, il est impossible d’interroger son entourage pour tenter de déterminer le mobile du crime.

Maëline et son oncle décident donc de se rendre en Angleterre pour interroger Sir Hollybrain.

Ils prennent donc l’Eurostar à Paris pour se rendre à Londres.

 

Arrivés à la gare de Saint Pancrace, Maëline croit apercevoir du coin de l’œil, l’Homme qui les suivait partout à St Palais.

Ils se présentent sur le seuil du vieux manoir de Sir Hollybrain qui leur ouvre lui-même la porte :

L’homme âgé d’une soixantaine d’années, est grand et mince, d’allure très distinguée et même sa calvitie lui confère une certaine noblesse malgré le pansement qu’il porte à la tête.

Maëline mobilise toutes ses connaissances de la langue anglaise pour se présenter et indiquer brièvement le motif de leur visite mais Sir Holybrain lui claque presqu’aussitôt la porte au nez.

Maëline est désemparée car elle ne peut forcer Sir Hollybrain à lui répondre : Elle n’est pas habilitée à enquêter en Angleterre, surtout après le Brexit…

Les deux enquêteurs, plutôt dépités, rebroussent chemin pour rejoindre la rue qui borde le manoir, lorsqu’ils aperçoivent le jeune homme qui les espionnait et qui se sauve aussitôt dans une petite ruelle adjacente.

Les inspecteurs courent pour bloquer chaque issue du passage afin de coincer l’individu qui fait peu d’efforts pour leur échapper.

Sans qu’ils aient trop besoin d’insister, celui-ci vide son sac.

 

Il s’appelle David Johnson, c’est un grand jeune homme aux cheveux châtain foncé comme ceux de sa sœur jumelle Anna à qui il ressemble beaucoup, sauf que ses cheveux sont raides et non bouclés comme ceux d’Anna.

Les deux jeunes gens partageaient un appartement dans une banlieue pauvre de Londres où ils vivaient de petits boulots précaires.

Après le décès de leur mère originaire de l’île Maurice, ils s’étaient mis à la recherche de leur père qu’ils avaient retrouvé grâce à une vieille lettre cachée dans les affaires de leur mère.

Il s’agissait de sir Hollybrain, à présent veuf et père de trois grands enfants. Il avait eu une brève liaison, alors qu’il était déjà marié, avec la mère de John et Anna.

Même s’il n’avait jamais osé en prendre l’initiative tant que son épouse était encore vivante, Sir Hollybrain avait été très heureux de découvrir l’existence de John et Anna.

Pour mieux faire leur connaissance, il leur avait proposé de partir en balade vers la France à bord de son « dolphin ».

 

Selon John, tout s’était d’abord bien passé ; en arrivant au large de St Palais, Sir Hollybrain avait décidé d’organiser une petite fête à bord. Mais après le dîner généreusement arrosé de Champagne, une dispute était survenue entre Anna et son père :

Anna était très désireuse de faire la connaissance de ses demi-frères et sœurs.

Sir Hollybrain n’était pas d’accord car il trouvait cela prématuré et craignait la réaction de ses enfants lorsqu’ils apprendraient l’infidélité de leur père.

Excitée par l’alcool, Anna se fit extrêmement pressante et menaça son père de tout révéler à ses enfants.

Sir Hollybrain, lui-même assez éméché, s’empara d’une manivelle qui se trouvait à portée de main et en assena un coup violent sur la tête d’Anna qui tomba dans la mer.

John ne voyant pas bien, dans la nuit noire, où Anna était tombée, sauta dans l’annexe du bateau pour partir à sa recherche.

Au même moment, il vit que Sir Hollybrain avait viré de bord pour s’éloigner vers le large.

Après avoir vainement tenté de retrouver le corps d’Anna, John dû se résoudre à accoster sur la plage voisine, au Platin.

Ce n’est que le lendemain matin, que s’étant rendu vers le centre de St Palais , John avait aperçu les policiers s‘affairant autour de leur macabre découverte.

John avait d’abord été tenté d’aller tout leur raconter mais il avait tout d’un coup réalisé que tout l’accuserait du meurtre. Ne sachant quelle conduite adopter, il s’était contenté de les suivre à distance.

A présent, il n’en pouvait plus de garder le silence et voulait absolument que Sir Hollybrain soit puni pour son crime.

Maëline était visiblement très émue par les déclarations de John

Elle lui expliqua qu’elle ne nous pouvait rien faire elle-même en Angleterre mais qu’elle rentrait tout de suite en France pour déclencher une enquête officielle par Interpol.

 

Pendant le voyage de retour, en évoquant l’affaire avec son oncle, Maëline exprima sa satisfaction d’avoir aussi vite pu résoudre sa première grosse affaire de meurtre.

Tout en restant bienveillant à son égard, son oncle émit quelques réserves en observant que tout lui paraissait justement trop évident.

De retour au commissariat, Maëline prit connaissance du rapport complémentaire du médecin légiste :

Des cheveux avaient été découverts sous les ongles de la victime : ils étaient châtain foncé et raides. On avait également trouvé des traces d’un ADN qui pourrait être comparé à celui des autres passagers du bateau.

Avec la collaboration de la police anglaise qui put interroger Sir Hollybrain, il ne fut pas difficile de rétablir la vérité, très différente de la version fournie par John.

 

Les cheveux et l’ADN retrouvés sur le cadavre étaient ceux de John.

C’est en interrogeant Sir Hollybrain que la vérité apparut enfin :

Il y avait bien eu une dispute sur le bateau mais elle avait eu lieu entre John et sa sœur.

Sous l’effet du Champagne, John s’était mis à reprocher violement à son père de les avoir abandonnés, eux et leur mère, il lui dit qu’il fallait maintenant qu’ils les reconnaissent légalement et les aide financièrement en leur versant un million de livres à chacun.

Meëline était outrée par cette menace de chantage et se mit très en colère contre son frère qui la menaça physiquement.

Sir Hollybrain voulut s’interposer entre eux mais John lui assena un coup de manivelle sur la tête qui lui fit perdre conscience

Comme sa sœur se portait au secours de son père, il la frappa également à la tête puis la poussa par-dessus bord.

Lorsque Sir Hollybrain reprit connaissance un peu plus tard, il n’y avait plus personne sur le pont et l’annexe du bateau avait disparu.

Il décida alors de retourner en Angleterre et garda le silence car s’il était horrifié par le meurtre de son fils, il ne pouvait pour autant se résoudre à le dénoncer à la police.

Maëlne apprit beaucoup de cette première enquête criminelle, elle en garda notamment une défiance systématique à l’égard des solutions trop évidentes.

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