Mai 2020 : ce fut un déconfinement furtif et hyper prudent, puis, un reconfinement pour 15 jours supplémentaires… on ne s’en sortait pas !
Dès qu’un semblant de liberté nous était rendue, avec parcimonie, la « bête » attaquait de plus belle. Si votre tête ne lui revenait pas, elle vous sautait dessus méchamment…
Les services de réanimation se remplissaient de nouveau dangereusement et les personnels, épuisés, découragés sombraient dans la dépression.
Nous avions vu les glycines fleurir, puis faner, les roses s’épanouir, les lilas faner, les enfants revenir dans leurs écoles par groupe de cinq et pour une semaine chacun seulement ! Les enseignants faisaient le point et s’apercevaient que la moitié des élèves avaient décroché… Le niveau avait encore baissé !
Semaine après semaine, l’été était apparu, caniculaire et malheureusement aucune plage n’avait pu être ouverte… Des mesures draconiennes étaient pourtant encore observées, les cliniques psychiatriques faisaient le plein alors que les résidences pour personnes âgées faisaient le vide.
Aucun progrès, on continuait à compter les morts tous les soirs à 19 heures, la courbe fléchissait pendant deux semaines pour repartir à la hausse après un déconfinement tout relatif…
L’Allemagne s’en sortait bien et était devenue première puissance MONDIALE… Et nous avait accordé un prêt afin de renflouer nos misérables caisses.
Un matin de septembre, enfin, on nous annonça une nouvelle surprenante : un ingénieur français, au look de rock star, venait de mettre au point un moteur pour voiture, fonctionnant à l’eau et au…. savon de Marseille ! Les usines, financées par l’état et mobilisées aussitôt ,embauchaient à tour de bras, pour recycler nos anciens modèles de voitures, leur installer ces nouveaux moteurs et revendaient les anciens moteurs aux pays de l’Est.
Ces nouveaux véhicules ne produisaient aucun bruit, ils avaient la seule particularité d’émettre, par leur pot d’échappement, des petites bulles irisées qui se déposaient sur la chaussée et ainsi, la nettoyaient !
Les fabriques de savon repartirent donc en flèche, les particuliers avaient la possibilité de produire eux mêmes leur savon selon leurs besoins : comme on ne pouvait se déplacer loin, la consommation restait très modeste ! Un autre inventeur génial, ancien plombier à la retraite, créa des chaudières et batteries avec ce même savon qui ne polluait pas du tout. N’ayant plus de monnaie en circulation, la France adopta le savon et la savonnette comme monnaies d’échanges : il n’était pas rare d’entendre au coin de la rue des conversations étranges : »ça t’a coûté combien de savons ? » ou encore : »ton vélo, tu me le vends pour combien de savonnettes ? »
Les banques firent fabriquer des mini-savons, autrefois dits « savons d’invités », pour les achats de petite importance, des gros savons et même des lingots pour les gros achats.
Il fallut des coffres- forts pour placer son avoir en banque et là, aucun moyen d’envoyer ses savons dans des paradis fiscaux, ah! Ah !
On entendait les mères de famille crier à leur progéniture : »viens là que je te passe un savon ! »
Vivant en vase clos, la France vit réapparaître les anciens petits métiers qui permettaient d’économiser tout ce qui pouvait l’être : les couturières, lassées de fabriquer des masques, ravaudaient, reprisaient, confectionnaient, inventaient une nouvelle mode en utilisant des restes de tissus pour seulement une poignée de copeaux de savons. Les cordonniers réparaient, ressemelaient, les petits producteurs locaux travaillaient pour contenter la population et se firent non leur beurre, mais … leur savon!!
L’ère du savon vit le jour : une bonne odeur de propre régnait dans le centre des agglomérations, les rues, savonnées par les nouveaux véhicules roulant au savon étaient d’une grande propreté et finalement, à force de « tripoter » du savon toute la journée, la France finit progressivement par se débarrasser de la » bête », par redresser la barre, vivre en autarcie et même revendre son savon excédentaire à l’Allemagne !!!
Add a Comment