Je ne parlerai pas de l’Italie, Annie

Laurence,

Désolée, je ne peux pas faire l’exercice demandé puisque je suis allée à plusieurs reprises en Italie et que j’y ai toujours été acceptée et bien accueillie !
Donc, je ne parlerai pas des paysages de Toscane, des collines, des demeures entourées de hauts cyprès majestueux, des rues de Rome, du Colisée, des jardins du Vatican, des peintures et fresques immenses, des « Pieta » et « Christ » à n’ en plus finir…
Je ne te parlerai donc pas de Sienne et de ses teintes… de terre de Sienne ! Des ruelles pavées de Pompei, de ce choc émotionnel, des rues de Naples avec le linge suspendu et les systèmes D pour faire coulisser le fil à linge et rattraper sa lessive sèche de part et d’autre de la rue !
Ni de Florence, la belle Firenze, ses ponts et ses grappes de touristes, ses merveilleuses pizzas, sa douceur de vivre… Et l’ Asti, les  » gélati », on n’ en parle pas non plus ?
Lors de mon premier séjour(deux mois !), juste après avoir passé le bac, c’était ma première sortie du territoire français… Dépaysement total : j’ ai dû passer deux mois bouche bée en permanence !
J’étais « responsable  » de mon cousin Emmanuel ( Manou, pas Macron !),âgé de quatre ans, un adorable blondinet, très facile à vivre, toujours content et toujours de bonne humeur ; il marchait déjà bien, sa main accrochée à la mienne tout le temps, toujours souriant, malgré sa chipie de petite soeur, Stéphanie, deux ans, le sourire rare, les sourcils froncés, une humeur de dogue ! Et si elle éclatait parfois de rire, généralement elle braillait à pleins poumons !
Même si elle marchait à côté de sa poussette, elle ne la lâchait pas et pas question de la prêter à son frère Manou pour qu’ il se repose un peu ! Sinon, c’était des hurlements de cochon qu’ on égorge…. Des années plus tard, elle donnera sans hésiter un de ses reins  pour lui…
Manou a grandi, il est chef d’entreprise en Suisse et a deux grands fils, qui comme lui, aiment beaucoup voyager. Il est toujours aussi gentil et doux et il n’ a pas oublié ce voyage en Italie avec sa cousine  » nounou » ! D’autant plus qu’il est resté des films et diapos pour se rafraîchir la mémoire. Stéphanie est toujours un peu râleuse, mais prête volontiers ses affaires !
Nous avions terminé notre périple par la région des lacs au nord… avec les lauriers roses énorrrrrmes!

Depuis, j’y suis retournée avec autant de plaisir et mention spéciale pour Venise, visitée durant la semaine du carnaval, un rêve éveillé ! J ai failli aller randonner l’an dernier en avril aux cinq terres mais, malheur, COVID 19 était là et bien accroché ! Pourtant, j’en rêvais et j’ irai un jour si mes jambes veulent bien encore me porter !

Voilà pourquoi, Laurence, je ne peux pas faire l’ exercice, car je n’ ai jamais été arrêtée ni refoulée à la frontière !
Ah, les Italiens, leur élégance, leur esbroufe, leur cultes des apparences, leurs chansons populaires, leurs opéras, leur cuisine, leur enthousiasme, leurs  » Fiat » et leur cinéma… j’ai vu au moins dix fois  » Mort à Venise » ! Et puis, quelle Jolie langue ensoleillée, chantante !

Bref, je n aime pas du tout l’ Italie et je ne t’en parlerai donc pas !